Axe 04 / Cité, cybercité, organicité
Que reste-t-il d’urbain dans l’urbain ?
L’émergence rapide des big data, favorisée par la généralisation des objets intelligents et une couverture désormais quasi-totale des réseaux internet mobiles, a ravivé la tentation toujours trop présente de réduire nos comportements individuels et sociaux à une rationalité chiffrable et prédictible. Smart City, quartiers connectés, domotique et logements intelligents, l’urbain de demain passera par l’hyper-connexion, nous assure-t-on.
Parallèlement, pour faire face à l’urgence climatique, ce sont des solutions « low tech » et déconnectées qui affirment aujourd’hui leur efficacité : solutions basées sur la nature, re-naturation et ré-ensauvagement de l’urbain, conceptions organique et écosystémique de la ville. De plus, cette urgence s’est imposée dans le débat démocratique qu’elle a considérablement contribué à revitaliser. Partout des initiatives et parlements citoyens émergent pour s’emparer de cette question, facilités par les plateformes numériques de participation citoyenne, les communs numériques ou la diffusion de la culture open source.
Cette confrontation nous pousse à (ré)interroger la place laissée à l’organique, au spontané et au non prédictible dans la ville et l’habitat de demain. Comment tirer le meilleur parti de la technologie sans perdre le meilleur parti de notre humanité, s’assurer que la cyber-cité soit au service de l’organicité sans s’y substituer ? Comment s’assurer que le vivre connecté ne se fasse pas au détriment du vivre ensemble, mais puisse l’encourager et le renforcer ? Enfin, dans une ville hyper connectée, quelle place laisserons-nous à l’organique et au vivant, aux liens qui unissent humains et non-humains, pour que nous puissions cohabiter harmonieusement plutôt que co-exister séparément ?