AXE 03 / Emploi & réemploi

Plutôt que déconstruire pour reconstruire, comment ménager et transmettre la richesse de l’existant ?

Et si l’on arrêtait de construire ? Si l’on formait architectes, urbanistes et designers à ne plus construire ? Ou tout du moins à ne pas systématiquement construire, à ne plus faire table rase des bâtiments, des matériaux et de la mémoire qui les ont précédés, mais à transformer, réutiliser, prolonger, rénover.

L’impératif écologique de réduction d’émissions carbone, le coût économique de la raréfaction des matériaux, la nécessité de densifier plutôt que d’étaler nous demandent aujourd’hui un changement radical de nos conceptions, de nos formations et de nos pratiques de « faiseurs de ville ». Occupation temporaire, urbanisme intercalaire et architecture du réemploi se développent ainsi depuis plusieurs années, associant à la réflexion technique sur la dimension matérielle de l’habiter une réflexion sensible et citoyenne sur la dimension politique et humaine de la construction. On s’interroge aujourd’hui autant sur les modalités de l’acte de construire que sur la pertinence d’un bâti à usage unique et à date d’expiration. Friches urbaines, terrains vagues, ou encore vacances immobilières ne sont plus aujourd’hui perçus comme des espaces improductifs ou perdus de la ville mais comme des opportunités, des micro-territoires en devenir : espaces de création, d’exploration, de préfiguration, de devenir.

Comment penser infrastructures et bâti urbain comme continuité et comme transmission plutôt que comme renouveau en rupture permanente ? Quelle place laisser à l’héritage et à la mémoire dans l’acte de construire ? Comment enfin transformer la ville d’aujourd’hui en ville pour demain ?