AXE 02 / Gouvernance & hospitalité

L’hospitalité se gouverne-t-elle ?
Est-elle au cœur des enjeux de la gouvernance ?

Puisque nous n’avons d’autres choix que le commun et que nous sommes crispés entre risque sanitaire, menace sécuritaire, retranchement identitaire et crise économique, l’hospitalité urbaine devient la seule option envisageable et enviable.

Mais pour que l’hospitalité (re)devienne une évidence, pour tous, ce sont ses moyens et ses modalités qui sont à repenser et parfois à inventer.

Cet axe explore la manière dont le Politique et ses instances administratives et institutionnelles se positionnent aujourd’hui quant à leur mission première d’accueillir et de servir le public, donc l’habitant, et l’intérêt général. Comment amorcent-ils leurs nécessaires transformations, afin que l’hospitalité, replacée au centre du devoir politique, se traduise dans le quotidien des lieux de vie et dans les parcours et trajectoires de chacun, habitant, usager, citoyen de droit ou de fait ?

Citoyenneté, civilité et urbanité sont intimement liées : être citoyen est un mélange de statut, de devoirs, de droits et de comportements. La société du XXème siècle dont nous héritons a plutôt évolué vers une séparation du rôle de citoyenneté et de l’idée de civilité. L’urbanité s’est déconnectée du politique, la citoyenneté du devoir d’hospitalité et du rapport à l’autre. Mais qui est l’autre aujourd’hui quand nos sociétés sont le monde ? Alors que notre voisin de palier est perçu comme un lointain, comment envisager la place de l’ “étranger” dans notre quotidienneté ? Comment pense-t-on l’accueil de l’autre dans l’immeuble, la rue, le quartier, les espaces publics, les territoires habités, les institutions, la société même, toutes ces échelles de l’habiter que l’on considère de fait comme chez soi en tant que citoyen de droit ? Les sociétés urbaines sont habitées durablement et traversées de multiples individualités et cultures.

Entre celui qui est et celui qui vient, qui est l’hôte ?

En tant que citoyen de droit, nous avons devoir d’accueil ! Et ce à toute échelle : de la porte ouvrant sur le sas ; du banc public à l’espace public ; de la salle d’attente aux services publics ; l’accessibilité de tous est affaire de tous.

Pour que l’hospitalité et sa gouvernance ne soient pas réduites aux interstices marginaux où se situent ceux qui n’ont pas ou plus leur place dans la société, pour que l’accueil de l’autre ne soit pas qu’un acte de résistance mais vecteur de reliance sociale : comment le Politique révise le champ et prend la mesure de ses responsabilités ?

Comment les institutions et les administrations censées être au service du projet politique ré-envisagent elles aussi leurs process, leurs pratiques et réajustent leurs missions ? Acteurs décisionnaires de la ville et habitants, quel que soit notre statut, mettons-nous à table ! De nouvelles formes de coopérations et de partenariats émanant de collectifs engagés sur les questions de l’accueil et ses mises en pratique spatiale, temporelle et organisationnelle sont autant d’expériences inspirantes pour envisager des scenarii de gouvernance de l’hospitalité.