Pourquoi une Chaire
sur la Plasticité des Lieux de Vie ?
La Chaire Plasticité des Lieux de Vie portée par Strate Ecole de Design a pour but de co-construire, de documenter et de diffuser une approche sensible du territoire grâce au design et à la recherche pluridisciplinaire. Via les projets de design, ses approches et ses outils le but de la chaire est de favoriser un vivre-ensemble fédérant les multiples acteurs du public et du privé, du logement social et de la promotion immobilière, des entreprises et du secteur associatif ainsi que les nouveaux entrants issus de la mobilité, de l’énergie, de la bigdata ou encore de l’action sociale, qui pourraient les bousculer.
Inscrite dans le projet « Construire au Futur, Habiter le Futur » de la région Ile-de France, lui-même issu du programme national Territoires d’innovation, la Chaire Plasticité des Lieux de Vie explore et connecte les enjeux de l’habiter au-delà de l’habitat, dans ses dimensions spatiale, écologique, sociale, économique et politique.
Ses objectifs sont de :
— Repenser l’acte de construire au service de la résilience et se donner l’autorisation de ne pas construire ;
— Faire émerger de nouveaux référentiels pour les acteurs et institutions engagés ;
— Accompagner la mise en cohérence des actions et des enjeux identifiés ;
— S’engager à relier les différentes dimensions organiques de l’habiter pour passer de l’usager à l’habitant.
Le décloisonnement propre à la démarche plastique et au design est à la fois l’objectif et le mode opératoire de la chaire qui s’adresse aux acteurs du territoire, de la construction et de l’habitat. Elle a pour but de co-construire et de diffuser, via les projets de design, des approches et des outils pour favoriser un vivre-ensemble fédérant les multiples acteurs du public et du privé, du logement social et de la promotion immobilière, des entreprises et du secteur associatif ainsi que les nouveaux entrants issus de la mobilité, de l’énergie, de la bigdata ou encore de l’action sociale, qui pourraient les bousculer…
PARTENAIRES
TERRITOIRES D’INNOVATION
« Le Design est un processus intellectuel créatif, pluridisciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques de tous les jours, petites et grandes, liées aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux…
CONSTRUIRE AU FUTUR, HABITER LE FUTUR
Le programme « Construire au futur, Habiter le futur » (CFHF) souhaite penser l’Habiter en lien avec son environnement et avec son temps, parce qu’un territoire accueillant est un territoire qui permet à chacun de trouver sa place, de l’habitant permanent à l’usager de passage, en lui donnant l’envie et la possibilité d’en devenir acteur.
STRATE ÉCOLE DE DESIGN
Strate École de Design est un établissement privé d’enseignement supérieur implanté à Sèvres, à Lyon et à Bangalore (Inde) qui délivre un diplôme homologué par l’État au niveau I. Rendre le monde plus simple, plus juste, plus beau : tel est le projet de Strate École de Design. Toutes les situations de vie, petites ou grandes, privées ou publiques, personnelles ou professionnelles, méritent simplicité, justesse et harmonie. Pour cela elle forme des designers dans les domaines de l’espace, du produit, de la mobilité, de l’identité et de l’interaction.
Dans cette volonté, en plus des missions principales de la chaire, Strate propose d’élargir son champ à des formations professionnelles à destination des acteurs de l’habitat en Ile-de-France et la création d’une formation multidisciplinaire à destination des futurs professionnels de l’habitat et du territoire.
Le programme « Construire au futur, Habiter le futur » (CFHF) souhaite penser l’Habiter en lien avec son environnement et avec son temps, parce qu’un territoire accueillant est un territoire qui permet à chacun de trouver sa place, de l’habitant permanent à l’usager de passage, en lui donnant l’envie et la possibilité d’en devenir acteur.
STRATE RESEARCH
Strate Research, est le département de recherche en design de Strate, membre de l’Institut Carnot « Télécom et Société Numérique ». Il est composé de chercheurs en design et sciences humaines et sociales.
LE DAP (DESIGN ACTIONS PUBLIQUES)
Conçu comme une école laboratoire, implantée au sein des collectivités, le DAP accueille tout au long de l’année des équipes d’étudiants « acteurs » de tous horizons. Grâce à cette équipe pluridisciplinaire guidée par la méthode du designer, le DAP est un activateur de territoire œuvrant en pro-bono à la transformation de l’action publique
Le décloisonnement propre à la démarche plastique et au design est à la fois l’objectif et le mode opératoire de la chaire qui s’adresse aux acteurs du territoire, de la construction et de l’habitat. Elle a pour but de co-construire et de diffuser, via les projets de design, des approches et des outils pour favoriser un vivre-ensemble fédérant les multiples acteurs du public et du privé, du logement social et de la promotion immobilière, des entreprises et du secteur associatif ainsi que les nouveaux entrants issus de la mobilité, de l’énergie, de la bigdata ou encore de l’action sociale, qui pourraient les bousculer…
à propos du Design
POURQUOI LE DESIGN S’INTÉRESSE-T-IL
À LA PLASTICITE DES LIEUX DE VIE ?
La plasticité est la capacité d’un matériau à subir une déformation permanente sans se casser. Est plastique ce qui est susceptible de recevoir mais aussi de donner la forme.
La notion de plasticité permet d’aborder la complexité et les questionnements actuels avec une approche renouvelée car elle renvoie au processus en opposition à la finalité. Parce qu’elle autorise l’apprentissage empirique, les ajustements, la construction pour et avec une communauté d’acteurs et de bénéficiaires, la plasticité est à la fois une méthode et un enjeu de transformation. La plasticité s’incarne dans la méthode et les outils du design: empathiques et pragmatiques, systémiques et ciblés, simples et sensibles. Les lieux de vie s’envisagent sur une diversité de territoires, dans une pluralité d’échelles : des halls d’immeubles et de gares aux espaces de travail, de la place du village aux toitures urbaines… Un lieu de vie est une situation, personnelle, familiale, sociale, professionnelle, historique, pacifique, festive, négociée, conflictuelle, réelle ou rêvée… Puisqu’il permet de faire mémoire ensemble, le lieu est de fait collectif, commun, partageable, et parfois partagé. Nos « lieux de vie » fabriquent une culture commune autant qu’ils en sont issus, et deviennent repères de et pour la mémoire. Un lieu sans culture commune et sans héritage de mémoire est difficile voire impossible à habiter. D’où l’importance de vivre les lieux, de partager des expériences, de faire ensemble pour (re)construire, jour après jour, rite après rite, une histoire commune qui fait d’un « espace où les vies se croisent » un « lieu de vie ». Pour toutes ces raisons, les lieux de vie ne peuvent pas être créés ex-nihilo. C’est parce qu’ils sont issus de multitude, que la Chaire se donne pour objectifs de repenser, via le projet design, les modalités de conception et de co-création des lieux de vie « habitables ».
LE DESIGN AU SERVICE DES TERRITOIRES
» Le Design est un processus intellectuel créatif, pluridisciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques de tous les jours, petites et grandes, liées aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux… »
“Le design est une méthode d’action” Charles Eames
Le designer agit comme une interface entre habitants, acteurs de l’immobilier et du territoire. Sa réponse ne passe pas nécessairement par l’acte de construire car la force de sa démarche est de savoir formuler les enjeux dans un système qui comprend le contexte physique et opérationnel pour y apporter une réponse adéquate, y compris purement expérientielle. Marge Le Design est un processus intellectuel créatif, pluridisciplinaire et humaniste, dont le but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques de tous les jours, petites et grandes, liées aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux…”
LE CITOYEN, L’USAGER ET L’HABITANT
La « carrière » au sens de Everett Cherrington Hughes (sociologue nord-américain initiateur du courant de l’interactionnisme symbolique qui débouchera sur la sociologie de la déviance) : c’est l’interaction entre une succession d’étapes que franchit un individu en tant qu’être biologique (jeunesse, maturité, vieillesse) dans un monde social donné, lui-même changeant (histoire et régimes socio-économique et politique).
L’Homme est par nature plastique.
Nous sommes le/la même du matin au soir et au lendemain : de la naissance à la mort, un être biologique (le soma) à personnalité complexe (le psyché) et un être social à identité multiple. Où que nous soyons, quoique nous fassions. Quoi qu’il nous arrive dans la vie, d’heureux ou dramatique, nous restons nous. Certes, telle ou telle facette de notre identité sociale prend les devants selon les espaces /activités que nous menons avec telle personne. Certes notre habit diffère selon ce que nous avons à mener au fil de notre journée, mais nous demeurons nous.
Il s’agit de privilégier « l’habitant » comme fil conducteur continu (bien que fluctuant), et moins les espaces qui le sectorisent d’un statut à un autre/ d’une institution à une autre, où l’on est tantôt résident, usager, client, bénéficiaire, public cible, invité, collaborateur, etc. Ces différentes désignations des hommes et des femmes selon les moments/activités de leur journée, ou rythmes dans l’année, contribuent au clivage du Moi car elles séparent plus encore les facettes déjà morcelées de l’identité, contribuent à la ségrégation et au conflit intérieur, et porte atteinte à l’identité sociale.
Envisager la « carrière habitante » permet de s’émanciper de l’approche fonctionnaliste de l’individu et de son environnement bâti, dont nous héritons encore aujourd’hui dans la manière dont ont été conçus les différents dispositifs, espaces et services selon que nous sommes considérés comme des êtres productifs ou improductifs (Cf. les âges de la vie et les générations, l’utilité sociale, etc.). Cette vision fonctionnaliste (fonction = unicité d’un acte) et rationnelle (ration= un morceau de) nous découpent et participent de notre dissolution (aliénation) non pas dans un dans un tout (corps social) unificateur et protecteur, mais dans les méandres et vides institutionnels, relationnels et interstitiels.
Replacer l’humain au centre quel que soit son statut, permet d’inclure toute personne dans « l’habiter » des lieux de vie.
LE DESIGN, UNE INDISCIPLINE ?
Face à la démultiplication des objets et définitions du design, éclairons déjà, via la métaphore du négatif argentique, ce qu’il n’est pas.
Le design n’est pas une discipline. Et c’est peut-être tant mieux au regard du lourd double héritage étymologique du terme discipline1. Dès le XIème siècle le terme prend le sens de « novice » dans le cadre de l’éducation (discipules), notamment dans l’église (disciple de Jésus) ; mais aussi le sens de « massacre et de carnage (résultant de l’exercice d’une justice, d’un châtiment) » et celui de punition corporelle, donnant le verbe discipliner, au point de désigner le fouet de la flagellation ! L’accoutumance aux règles de conduites d’une collectivité, se plier à une discipline qu’elle soit morale, scolaire, religieuse ou militaire, oblige à l’obéissance. Or s’il y a bien une caractéristique propre au design, c’est son éloignement de la chose établie et sa prise de distance pour appréhender autrement le réel. À partir de la Renaissance, « discipline » devient une matière à enseigner, une branche de la connaissance jusqu’à signifier l’institutionnalisation d’un savoir. Elle conserve sa nature autoritaire en affirmant un pouvoir sur un territoire de connaissance spécifique via un système de reproduction par un apprentissage de la soumission de l’élève envers le maître. On est bien loin des pédagogies expérientielles et inversées propres aux formations au, et en, design. Toutefois, outre l’appropriation du contenu propre à chaque discipline, l’avantage du cadre autoritaire se situe dans sa possible émancipation de la part des élèves, au risque de se voir stigmatisés comme étant indisciplinés ! Il faudra attendre les mouvements sociaux autour de mai 1968 pour commencer à s’affranchir de ce clivage en inventant les termes de pluridisciplinarité et interdisciplinarité et l’entrée récente dans la fin d’un monde2 pour envisager la transdisciplinarité.
Le design se situe justement là.
Tel un trait d’union. Un vecteur. Un lien qui donne un sens. Son dessein ? Appréhender la complexification du monde et viser la simplicité3 (et non la simplification). Le design n’est donc pas non plus un objet de recherche. Le design est recherche. Mais une recherche engagée, subjective, collaborative et surtout empathique. C’est ce qui rend la pratique du designer « indisciplinée » au regard des disciplines traditionnelles établies. De fait plastique, si le design est défini par la transdisciplinarité, il peut être saisissable, en soi, en tant qu’indiscipline. Tel un retour aux sources pré-disciplinaires, le design promeut une façon humaniste d’envisager l’apprentissage, le partage, la transmission et la solution.
En tant qu’indiscipline, le design fait partie de ces entreprises collectives5 qui décryptent les coulisses du réel et répondent aux besoins et aspirations non satisfaites par les institutions établies. L’indiscipline, est « utile, pour la liberté, pour la découverte, pour la création, pour l’affirmation de valeurs qui dépassent largement les domaines de la recherche et de l’enseignement… »4.
À l’articulation entre culture savante et populaire, individuelle et collective, l’indiscipline design permet de replacer l’habitant et l’utilisateur en tant que sachant au cœur du projet dont ils sont les destinataires et acteurs principaux. Le design doit donc s’affirmer et se confirmer comme une indiscipline !
LA PÉDAGOGIE DU DESIGN À STRATE
Inhérents à la pensée du designer, le questionnement, l’empathie, l’expérimentation, la recherche de solutions et la matérialité sont au cœur de l’ingénierie pédagogique de Strate.
Cette chaire nous donne l’opportunité de réaffirmer notre engagement envers nos étudiants d’un apprentissage du Design en prise avec des problématiques contemporaines, concrètes et complexes. Notre mission, en tant qu’école de design, est de former les designers qui concevront les solutions à même de rendre le monde viable pour les générations futures. Nos liens historiques avec le monde des entreprises, au travers des partenariats industriels que nous avons l’habitude de nouer tous les ans, nous positionnent comme un acteur de la transformation écologique et numérique des entreprises. Car, depuis ses origines, le design sait formaliser l’intelligence collective, modéliser la complexité et non simplement l’illustrer, et donner à voir les usages et leur évolution.
CONTACT
Direction de la chaire
Anne Bugugnani, designer, responsable de la filière espace[s] à Strate
a.bugugnani@strate.design
Chercheur.e.s référent.e.s
Martin Locret-Collet, géographe et urbaniste, enseignant à Strate
m.locret@strate.design
Sophie Rouay-Lambert, urbaniste et sociologue, enseignante à Strate
s.rouay-lambert@strate.design
Coordination avec Strate Research
Ioana Ocnarescu, ingénieure, Directrice de Strate Research
Contributeurs internes
Jonathan Denuit, designer, responsable du DAP et élu local
j.denuit@strate.design